• Il y a 75 ans : la bataille antifasciste de Cogne, héroïque fait d'armes arpitan

    Cogne (Cougn en arpitan valdôtain) est un village situé au sud de la Vallée d'Aoste, au pied du massif du Grand Paradis.

    Par la force des choses, la nature même de leur environnement et de leur vie économique, les Peuples montagnards alpins, de l'arp, ont pour ainsi dire de tout temps baigné dans une culture de communauté démocratique et solidaire, "républicaine", "instinctivement" hostile au joug d'une lointaine capitale et a fortiori aux entreprises politiques fascistes et aux envahisseurs venus massacrer et piller.

    Une culture populaire traduite politiquement, notamment, dans la Déclaration de Chivasso de 1943 ; qui en dépit du contexte "un peu particulier" dans lequel elle fut rédigée n'en reste pas moins une source d'inspiration essentielle pour notre projet politique.

    Le 2 novembre 1944, les partisans valdôtains de la vallée de Cogne en offrirent à l'occupant nazi et ses auxiliaires mussoliniens une cinglante démonstration :

    "Les nazis-fascistes qui se dirigeaient vers Cogne pour le vider de ses habitants, le 2 novembre 1944, étaient un bon millier et bien armés. Ils étaient par ailleurs favorisés par un épais brouillard, et les premières chutes de neige.

    Du fait de ce déséquilibre évident en moyens et en hommes, la troupe réussit à remonter la vallée sans encombre jusqu'à Vieyes tandis que les partisans choisirent de l'attendre retranchés au point le plus étroit de celle-ci, entouré de hauts bastions rocheux, au niveau du lieu-dit La Presa.

    C'est alors que le déserteur allemand (ayant rejoint les partisans) Herzberg, en bicyclette avec le tout jeune Mancini, s'en alla au pont de Chevril pour le faire sauter. Les restes de ce pont sont restés visibles, à côté du nouveau, jusqu'à leur écroulement total en décembre 2010.

    Grâce à cette action, les nazis-fascistes furent contraints d'abandonner leur armement lourd. C'est alors que, peu après, le brouillard se leva soudainement comme un rideau ; offrant aux partisans retranchés sur les éperons rocheux une vision dégagée et optimale sur la colonne qui avançaient le long des gorges. Ils ouvrirent alors le feu à volonté, sans interruption depuis les environs de 14h30 jusqu'au soir.

    Durant cette bataille, qui dira ainsi toute une après-midi, seul un jeune homme du groupe fut légèrement blessé ; tandis que les militaires battirent précipitamment en retraite, abandonnant derrière eux armes, sacs, vivres et équipements en tout genre, et quantité des leurs touchés.

    Malgré cette victoire, cependant, le commando partisan décida d'évacuer le secteur, ayant la certitude qu'un nouvel assaut ennemi serait fatal, étant restés à court de munitions...

    Une partie de la population de Cogne avait déjà quitté promptement le village le matin, informée de l'approche des nazis-fascistes, et dans la soirée se mit en mouvement pour une longue marche jusqu'à Val d'Isère (en Savoie, déjà libérée à cette date)."

    Ici une photographie du vieux pont dynamité :

    On rappellera également la mémoire, de ce côté-ci des Alpes, des héroïques maquis du Vercors ou encore des Glières ; tellement ancrée désormais dans l'identité populaire régionale, que même les petits fachos dauphinois (Bloc Identitaire) se sont à une époque sentis obligés de se parer du nom de "Maquisards" (sans doute histoire de présenter "l'immigratioooon" notamment "musulmaaaane" comme une "nouvelle invasion", et se fantasmer en "résistants" à celle-ci alors qu'à l'époque de la vraie Résistance 1°/ ils auraient probablement été dans la Milice de Darnand, 2°/ ils n'auraient pas tenu 15 jours...).


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